BAN KI-MOON ET NOURI AL-MALIKI RÉUNIS À NEW YORK POUR UNE RÉUNION DE
HAUT NIVEAU SUR L'IRAQ
New York, Sep 22 2007 8:00PM
Après le Darfour hier, le Secrétaire général a coprésidé aujourd'hui
avec le Premier ministre Nouri al-Maliki une réunion de haut niveau
sur l'Iraq, à l'issue de laquelle il a annoncé un accroissement pour
l'instant « modeste » de la présence de l'ONU sur le terrain.
La réunion a rassemblé des Etats voisins de l'Iraq, les Représentants
permanents du Conseil de sécurité, le G8, les principaux pays
donateurs, l'Egypte, le Bahreïn, la Ligue des Etats arabes,
l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et l'Union
européenne.
« Un ton positif et encourageant est ressorti de tous les
participants à cette conférence. Les trois-quarts des délégations ont
été représentées au niveau des ministre des Affaires étrangères », a
affirmé le Secrétaire général lors d'une conférence de presse à
l'issue de la réunion, avant de noter un « ferme soutien pour le
renforcement du rôle des Nations Unies en Iraq ».
« Nous allons bientôt procéder à un accroissement modeste de 65
membres du personnel sur le terrain, dès que la sécurité le
permettra. Nous envisageons aussi de rétablir notre présence à
Bassorah ».
Ban Ki-moon a proposé de mettre en place un « petit bureau à Bagdad
pour assurer la coopération avec les pays voisins ». « Cette question
sera examinée à la prochaine réunion ministérielle étendue qui se
tiendra à Istanbul ».
« Les Etats voisins ont fait connaître leur soutien à un rôle renforcé
des Nations Unies pour promouvoir la coopération régionale » et « de
nombreux orateurs ont abordé le rôle de l'ONU pour aider à promouvoir
la réconciliation nationale », a-t-il rapporté. « L'ONU a un avantage
compétitif dans le domaine de la réconciliation politique », a-t-il
estimé.
« La communauté internationale ne peut ignorer l'Iraq. Sa stabilité
est notre préoccupation » à tous, a insisté le Secrétaire général.
Pour sa part, Nouri al-Maliki a mis en lumière la question du
terrorisme international auquel est confronté l'Iraq. Il a fustigé les
« fatwa » qui « autorisent à faire couler le sang ».
Néanmoins, il a affirmé que « la réunion avait été très positive ». «
Elle a souligné les progrès accomplis par l'Iraq. Les amis de la
démocratie ont apporté leur soutien », a-t-il dit.
Sur les questions économique et humanitaire, il a rendu hommage au «
soutien exprimé au gouvernement du pays ». « Les délégations ont
appuyé l'idée de la réconciliation nationale ».
« La sécurité ne peut être réalisée par la force », a-t-il souligné,
mais « par la bonne volonté ».
« Il faudra des efforts considérables, et du temps » pour obtenir une
« réconciliation horizontale à travers la société », a dit le Premier
ministre.
Interrogé sur les « mesures concrètes » à prendre dans ce but, il a
rappelé les nombreuses conférences qui ont permis de rassembler de
nombreuses composantes de la société iraquienne, y compris les
intellectuels, et certains membres de l'armée. « Mais ceux qui sont
démobilisés doivent être compensés, et ceux qui sont accusés de crimes
doivent être traduits en justice », a-t-il expliqué.
« La réconciliation arrivera lorsque les chefs tribaux et les
mouvements terroristes décideront d'abandonner leurs activités et de
se rallier au gouvernement », a dit Nouri al-Maliki.
Ban Ki-moon a par ailleurs souligné la question des réfugiés iraquiens
et des personnes déplacées. « Les capacités des pays voisins sont
maintenant poussées à l'extrême », a-t-il rappelé.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (<"
http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/news">UNHCR), « Quelque 19 800
demandes d'asile ont été présentées par des citoyens iraquiens au
cours des six premiers mois de 2007, dans 36 pays industrialisés, ce
qui constitue une hausse de 45 pour cent par rapport au dernier
semestre 2006, au cours duquel 13 600 demandes avaient été reçues »
(<"
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=14837&Cr=asile&Cr1=Iraq">dépêche
du 21.09.2007).
Au total, 2.2 millions d'Iraquiens vivent hors de leur pays,
principalement en Syrie et en Jordanie, qui ne figurent pas dans les
statistiques des pays industrialisés.
Sur cette question, Nouri al-Maliki a estimé que la situation
économique « s'était améliorée » et que de nombreux déplacés avaient
choisi de revenir en Iraq.
« La réunion a soutenu la résolution 1770 du Conseil de sécurité », a
affirmé le Premier ministre iraquien. « Tout cela nous donne confiance
dans le fait que nous ne sommes pas seuls face à tous ces problèmes
».
Sur le plan de la sécurité, il a aussi estimé que l'action des forces
armées avait empêché une « guerre de religion » et « une guerre civile
». « Bien sûr, il reste des poches de résistance par des éléments
extrémistes », a-t-il reconnu.
Nouri al-Maliki a enfin souhaité « un Iraq qui tourne le dos à son
passé dictatorial ».
Le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq
(<"http://www.uniraq.org/">MANUI) a été récemment réitéré et redéfini
par la
http://www.un.org/french/ga/search/view_doc.asp?symbol=s/res/1770(2007)
1770 du Conseil de sécurité du 10 août 2007.
La MANUI est chargée d'aider le gouvernement à réussir « la
réconciliation nationale ». Elle a un rôle juridique pour aider « la
Haute Commission électorale indépendante à arrêter les procédures
d'organisation d'élections et de référendums » et « le Conseil des
représentants à revoir la Constitution » ainsi « qu'à élaborer des
procédures de règlement des différends frontaliers internes
acceptables pour le gouvernement iraquien ».
Elle assure aussi « la coordination et la promotion de la défense des
droits de l'homme et la réforme du système judiciaire et juridique en
vue d'asseoir l'Etat de droit ».
Elle a un rôle humanitaire, à savoir « la coordination et
l'acheminement de l'aide humanitaire et, le cas échéant, le retour en
toute sécurité, en bon ordre et librement consenti des réfugiés et
personnes déplacées ».
Elle a enfin un rôle économique, à travers « la mise en oeuvre du
Pacte international pour l'Iraq, notamment en coordination avec les
bailleurs de fonds et les institutions financières internationales ».
Poure qui est de la sécurité, « la résolution reconnaît enfin
l'importance du rôle dévolu à la Force multinationale en Iraq dans
l'appui à apporter à la MANUI, notamment sur le plan de la sécurité et
de la logistique, et reconnaît aussi que la sécurité est essentielle
pour que la MANUI puisse s'acquitter de son mandat au service du
peuple iraquien ».
Interrogé lors de la conférence de presse sur l'existence d'une vidéo
montrant des membres de la société protection privée « Blackwater »
tirant sur des civils à Bagdad, Nouri al-Maliki a souligné que le
gouvernement enquêtait sur la question. Cette société américaine a vu
ses activités suspendues cette semaine par le gouvernement iraquien.
En réponse à une question, Nouri al-Maliki s'est aussi déclaré en
faveur de la participation de la Syrie à une conférence sur la paix
convoquée par la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.
La réunion était enfin l'occasion pour les participants de souhaiter
la bienvenue au nouveau Représentant spécial du Secrétaire général,
Staffan de Mistura, qui remplace Ashraf Qazi qui est à présent chargé
du Soudan (<"
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=14739&Cr=Iraq&Cr1=Soudan">dépêche
du 5.09.2007 et <"
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=14735&Cr=soudan&Cr1=qazi">dépêche
du 4.09.2007).
2007-09-22 00:00:00.000